D’abord
engagé pour la réinsertion sociale des personnes incarcérées, le Genepi
(groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées) a
évolué et progressivement redéfini son objectif. Désormais, il « œuvre en
faveur du décloisonnement des
institutions carcérales par la circulation des savoirs entre les personnes
incarcérées, le public et ses bénévoles » (2011)
« A coups de
livres je franchirai tous ces murs » (J-J Goldman, Envole-moi)
On parle volontiers de système pénitentiaire pour nommer le
milieu carcéral. C’est placer l’idée de pénitence au cœur du système et de sa
finalité. L’idée d’une « peine » à purger va-t-elle donc de
soi ? S’agira-t-il de compenser une douleur – celle qu’a vécue la victime
– par une douleur « équivalente » que la justice a pour rôle d’infliger
au coupable ? Mais dans ce cas, quelle compensation et selon quels
critères ? Bref, de quelle justice parlons-nous et quelle
justice voulons-nous ?
Quand
il s’agit justement de penser notre conception de la justice, le Genepi fait
partie de ceux qui veulent briser la logique du « tout pénitentiaire »
et du « tout sécuritaire ». Entre les murs, l’association se donne
pour mission de faire circuler les savoirs et de permettre un accès à la
culture.
Le
Genepi organise des cours et des ateliers culturels pour accompagner les
détenus dans leur démarche de réinsertion. Au
jour le jour, il s’agit aussi simplement de créer un moment « off »
dans un univers ultra-violent : briser des murs à coups de livres. A l’extérieur, place à l’action militante ! Les Genepistes militent pour
le respect des droits des personnes détenues, ce qui passe par le respect de
conditions d’incarcération dignes. Aller à la rencontre de citoyens lors
d’événements publics tout au long de l’année. Lancer des pistes, des idées pour
trouver des alternatives au tout-carcéral.
Cette semaine, je peux
demander la grâce d’être sensible aux enfermements de ceux qui m’entourent et
de ceux qui sont les miens. J’en parle au Seigneur, comme un ami parle à un
ami. La
modèle carcéral est révélateur de l’état d’une société. Sa violence est celle
qui habite le cœur de chacun ; son enfermement est celui qui menace nos
existences dès que nous passons de l’autre côté du chemin pour ne pas voir
celui qui souffre. Pas de choix que de lutter contre cette logique. Ce chemin
peut sembler difficile, mais il est promesse de salut ! Ceux qui sont
passés par là avec le Christ ont rencontré le ressuscité.
Présentation
du Genepi. Appel aux jeunes ! ici
Site
de l’association : http://www.genepi.fr/p-61-devenir-membre.php