La parabole des brebis et des boucs, illustration du Jugement dernier. Mosaïque du 6ème siècle, Saint Apollinaire-le-Neuf, Ravenne
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Le Jugement dernier ! Qui n'en a pas entendu parler
même au-delà de la sphère de l'Eglise comme l'illustrent les expressions "
Tu iras en enfer " ou " Faire son purgatoire ". Cette image
d'Epinal d'un Dieu Juge et Vengeur est-elle tout à fait infondée ? Le Christ ne
parle-t-il pas explicitement de ce jour du Jugement ? Les évangiles et autres textes bilblques ne sont-ils pas remplis de référence à ce Jugement qui nous
attend aux portes de l'éternité ?
La perspective du Jugement fait de nous des
hommes libres et responsables
Ce qu’on nomme « l'apocalypse » (= la
révélation de Dieu à la fin des temps) nous appelle à être davantage présent au monde aujourd’hui. Face au sentiment du
« à quoi bon ? », et au lieu de s'enfermer dans un retrait
jaloux du monde, nous pouvons écouter le Christ, parole sûre qui peut nous
transformer et nous faire pratiquer avec lui d'efficaces et authentiques actes de justice et de miséricorde.
Que nous dit-il ? « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui
sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Le Jugement, c’est le lieu du déploiement
de l’indignation de Dieu contre ceux qui mutilent l’humanité. Ce Jugement
nous donne à penser qu’il y a, qu’il y aura une élucidation de la vérité.
L’ultime parole sera dite par Dieu. Quel sera le contenu de ce Jugement, Dieu
seul le sait.
Le jugement dernier, Eric Gill, 1917 (gravure sur bois). Ici, l’artiste nous présente un jugement strictement individuel |
« Chers frères et sœurs,
regarder le jugement dernier ne doit jamais nous faire peur ; cela doit plutôt
nous pousser à mieux vivre le présent. Dans sa miséricorde et sa patience,
Dieu nous offre ce temps afin que nous apprenions chaque jour à le reconnaître
dans les pauvres et dans les petits, que nous nous attachions à faire le bien
et que nous soyons vigilants dans la prière et dans l’amour. Que le Seigneur,
à la fin de notre existence et de l’histoire, puisse nous reconnaître comme des
serviteurs bons et fidèles. »
Catéchèse du pape, 24 avril 2013
Cette
semaine, je peux demander la grâce de vivre davantage dans le présent, au
contact et à l’écoute du monde.
La perspective du
Jugement dernier a de quoi faire peur. Surtout elle risque de nous faire entrer
dans une fausse spiritualité du volontarisme et du quantitatif, pour
« gagner son paradis ». Quelle est ma compréhension de ce
jugement ? Suis-je capable de « juger », de percevoir tout le
bien qui m’est donné, tout le bien que je fais ? Le Jugement dernier nous
dit que c’est ce bien là qui aura du poids en définitive : le bien que
j’ai donné, le bien que j’ai su accueillir. Comme le dit saint Jean de la
Croix, « nous serons jugés sur l’amour ».
Paul and co