Après ses
27 années d'emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après
avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions,
Mandela est relâché en février 1990. S'inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la
négociation avec le gouvernement du président Frederik
de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement mis fin au
régime de l'Apartheid.
Après une
transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les
partisans de l'apartheid, ceux de l'ANC et ceux de l'Inkhata à dominante zoulou, Nelson
Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994. Après un unique mandat, il se retire de la vie
politique active, mais continue à soutenir publiquement l’ANC tout en
condamnant ses dérives. Impliqué par la suite dans plusieurs associations de
lutte contre la pauvreté ou le sida, il demeure, même après sa mort, une
personnalité mondialement reconnue et
est saluée comme le père de la « nation arc-en-ciel ».
Qu'est-ce que la pensée ubuntu ? Cette philosophie africaine, dont Mandela a été imprégné pendant son enfance, est
une condamnation de l’égoïsme, du narcissisme et de
toute forme d’individualisme plus ou moins prononcé. Selon Mgr Desmond
Tutu, qui a présidé la Commission vérité et réconciliation, « Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et
disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que
les autres sont capables et bons car il possède sa propre estime de soi — qui
vient de la connaissance qu'il a d'appartenir à quelque chose de plus
grand. Quelqu'un d'Ubuntu est diminué quand les autres sont diminués, humiliés
ou opprimés.» Une
histoire racontée par un anthropologue : ayant posé un panier plein de fruits
sucrés près d'un arbre, il a dit aux enfants que celui qui arriverait le
premier gagnerait tous les fruits. Quand il leur a dit de courir, tous les
enfants se sont élancés en même temps… en se donnant la main. Puis ils se sont
assis ensemble pour profiter de ces bons fruits. Lorsque l'anthropologue leur a
demandé pourquoi ils avaient couru ainsi alors que l'un d'entre eux aurait pu
avoir tous les fruits pour lui tout seul, ils ont répondu : "Ubuntu.
Comment l'un d'entre nous peut-il être heureux si tous les autres sont tristes
?"
Cette semaine, nous pouvons demander la
grâce de penser un peu « ubuntu », c’est-à-dire relié les uns avec les
autres et dans un désir de communion.
Je rends grâce pour tous ceux –
dont beaucoup de saints de notre histoire - qui incarnent cet esprit de
communion avec les autres. Je demande la grâce ces jours-ci de me sentir relié à
Dieu et aux autres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire