lundi 4 juillet 2016

Le Christ en plein cœur (4/4) : le Jugement dernier, révélation de la miséricorde ?

La parabole des brebis et des boucs, illustration du Jugement dernier. Mosaïque du 6ème siècle, Saint Apollinaire-le-Neuf, Ravenne
Le Jugement dernier ! Qui n'en a pas entendu parler même au-delà de la sphère de l'Eglise comme l'illustrent les expressions " Tu iras en enfer " ou " Faire son purgatoire ". Cette image d'Epinal d'un Dieu Juge et Vengeur est-elle tout à fait infondée ? Le Christ ne parle-t-il pas explicitement de ce jour du Jugement ? Les évangiles et autres textes bilblques ne sont-ils pas remplis de référence à ce Jugement qui nous attend aux portes de l'éternité ? 

La perspective du Jugement fait de nous des hommes libres et responsables

Ce qu’on nomme « l'apocalypse » (= la révélation de Dieu à la fin des temps) nous appelle à être davantage présent au monde aujourd’hui. Face au sentiment du « à quoi bon ? », et au lieu de s'enfermer dans un retrait jaloux du monde, nous pouvons écouter le Christ, parole sûre qui peut nous transformer et nous faire pratiquer avec lui d'efficaces et authentiques actes de justice et de miséricorde.
Que nous dit-il ? « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Le Jugement, c’est le lieu du déploiement de l’indignation de Dieu contre ceux qui mutilent l’humanité. Ce Jugement nous donne à penser qu’il y a, qu’il y aura une élucidation de la vérité. L’ultime parole sera dite par Dieu. Quel sera le contenu de ce Jugement, Dieu seul le sait.

Le jugement dernier, Eric Gill, 1917 (gravure sur bois).
 Ici, l’artiste nous présente un jugement strictement individuel
« Chers frères et sœurs, regarder le jugement dernier ne doit jamais nous faire peur ; cela doit plutôt nous pousser à mieux vivre le présent. Dans sa miséricorde et sa patience, Dieu nous offre ce temps afin que nous apprenions chaque jour à le reconnaître dans les pauvres et dans les petits, que nous nous attachions à faire le bien et que nous soyons vigilants dans la prière et dans l’amour. Que le Seigneur, à la fin de notre existence et de l’histoire, puisse nous reconnaître comme des serviteurs bons et fidèles. » 
Catéchèse du pape, 24 avril 2013

Cette semaine, je peux demander la grâce de vivre davantage dans le présent, au contact et à l’écoute du  monde.


La perspective du Jugement dernier a de quoi faire peur. Surtout elle risque de nous faire entrer dans une fausse spiritualité du volontarisme et du quantitatif, pour « gagner son paradis ». Quelle est ma compréhension de ce jugement ? Suis-je capable de « juger », de percevoir tout le bien qui m’est donné, tout le bien que je fais ? Le Jugement dernier nous dit que c’est ce bien là qui aura du poids en définitive : le bien que j’ai donné, le bien que j’ai su accueillir. Comme le dit saint Jean de la Croix, « nous serons jugés sur l’amour ».

Paul and co

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