dimanche 6 mars 2016

Art et Christ en croix (3/5) : avec Gauguin, la Passion au quotidien

En septembre 1889, Gauguin vient se séjourner à Pont-Aven en Bretagne pour s’éloigner des agitations de la capitale en pleine révolution industrielle. C’est là qu’il réalise la toile du Christ jaune, d’après le Christ en bois polychrome du XVIIIe siècle de la petite chapelle de Trémalo située à côté du village de Pont-Aven. Ce qui est typique et remarquable dans ce tableau, c’est son caractère à la fois religieux et champêtre.

Une Passion du quotidien Peint en Bretagne, Gauguin poursuit ici sa quête d'un univers primitif au charme préservé, dont témoigne pour lui l’authenticité de la foi bretonne. Au 1er plan, au pied de la croix, trois bretonnes, identifiables par leur habit et coiffe traditionnels, se recueillent. Au-delà de l'icône de la Passion, le tableau traduit une piété authentique et profonde, reflet de la simplicité de la vie bretonne.

La composition du tableau repose littéralement sur la croix : les bras de celle-ci plafonnent la toile alors que le tronc sert de pilier au paysage. Gauguin propose donc ici deux sujets unis par la croix, figure centrale du tableau. Cette scène peut être une scène de vie, où des bretonnes viennent se reposer au pied d’un calvaire à la sortir du village.


Elle peut aussi être la représentation d’un des épisodes de la Passion : la crucifixion de Jésus avec en arrière-plan le Golgotha et au pied de la croix Marie-Madeleine et les saintes femmes.

Cette semaine, j’agrandis le cercle ! Gauguin vient nous rappeler que nos gestes les plus quotidiens, sont déjà une manière de nous situer face à la croix du Christ. Nous pouvons désirer et demander que nos gestes les plus simples soient des gestes d’attention et de générosité.

Pistes pour un temps de partage et/ou de méditation

Au quotidien, quelle attention j’accorde aux difficultés ou aux joies des autres ? Pour m’aider, à tout moment de la journée, je peux m’exercer à regarder dans un rayon de 10 mètres autour de moi, en étant attentif aux expressions des autres (joie, agitation, ennui, etc.). Qu’est-ce que cela suscite en moi ? Ai-je envie d’aller partager avec eux ce quelque chose qui les habite / qui m’habite ?

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