samedi 16 avril 2016

It’s a crazy world ! (4/5) : Nelson Mandela, artisan de réconciliation

Nelson Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba » est né en 1918 et est mort à 95 ans dont 27 ans en prison. Il entre au Congrès national africain (ANC) en 1943, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche. Devenu avocat, il participe à la lutte non-violente contre les lois discriminatoires de l'« Apartheid ». L'ANC est interdit en 1960 et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, il mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. En août 1962, il est arrêté sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l'égalité raciale et bénéficie d'un soutien international croissant.
Après ses 27 années d'emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché en février 1990. S'inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement mis fin au régime de l'Apartheid.
Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l'apartheid, ceux de l'ANC et ceux de l'Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement l’ANC tout en condamnant ses dérives. Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, il demeure, même après sa mort, une personnalité mondialement reconnue et est saluée comme le père de la « nation arc-en-ciel ».
Qu'est-ce que la pensée ubuntu ? Cette philosophie africaine, dont Mandela a été imprégné pendant son enfance, est une condamnation de l’égoïsme, du narcissisme et de toute forme d’individualisme plus ou moins prononcé. Selon Mgr Desmond Tutu, qui a présidé la Commission vérité et réconciliation, « Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu'il a d'appartenir à quelque chose de plus grand. Quelqu'un d'Ubuntu est diminué quand les autres sont diminués, humiliés ou opprimés.» Une histoire racontée par un anthropologue : ayant posé un panier plein de fruits sucrés près d'un arbre, il a dit aux enfants que celui qui arriverait le premier gagnerait tous les fruits. Quand il leur a dit de courir, tous les enfants se sont élancés en même temps… en se donnant la main. Puis ils se sont assis ensemble pour profiter de ces bons fruits. Lorsque l'anthropologue leur a demandé pourquoi ils avaient couru ainsi alors que l'un d'entre eux aurait pu avoir tous les fruits pour lui tout seul, ils ont répondu : "Ubuntu. Comment l'un d'entre nous peut-il être heureux si tous les autres sont tristes ?"
Cette semaine, nous pouvons demander la grâce de penser un peu « ubuntu », c’est-à-dire relié les uns avec les autres et dans un désir de communion.

Je rends grâce pour tous ceux – dont beaucoup de saints de notre histoire - qui incarnent cet esprit de communion avec les autres. Je demande la grâce ces jours-ci de me sentir relié à Dieu et aux autres.

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